Langue de pub

Merci Free : les parents d’ados K.O. par forfait

Free nous offre tout simplement une des pubs les plus poilantes de la rentrée.

Poursuivant sa saga de spots courts, percutants et même parfois caustiques, l’opérateur mobile à la parole décidément libérée nous emmène cette fois dans le bureau d’une proviseure qui compare un élève à son forfait : épuisé le 15 du mois, et question giga, bon, on va pas se mentir…

Cette virgule hilarante se démarque encore une fois (après l’épisode « capote de la discorde« ), des familles heureuses avec sirop de grenadine et plats de coquillettes qu’on nous sert habituellement à la cantine.

Bête comme chou

Tout le monde n’a pas la chance d’engendrer un futur prix Nobel d’astrophysique ou un Ange de la Téléréalité.

Entre les deux, il y a tout un monde, et parfois même un peu de mou.

Le spot est tellement simple que ça aurait pu en devenir scolaire, s’il n’y avait eu un casting premier de la classe, des dialogues sans fautes, et un visuel soigné.

Les regards ne trichent pas, et même le stylisme participe à la bonne dynamique du groupe.

Mais ce qui plaît au delà de tout, c’est que Free nous parle un langage tout sauf didactique, atteignant son objectif de proximité réelle.

Pas celle de la pub de l’artisan « près de chez vous » (qui pour des raisons budgétaires à été tournée à Prague avec un comédien belge).

Le fiston à sa Môman

Free évite ici le cynique froid en teintant l’ironie de tendresse.

On connaît tous un ado à la gueule d’ange tentant de survivre à une forte poussée d’hormones, qui grandit façon brocoli transgénique, mange comme quatre fromages, et dort comme une femme enceinte.

On nous présente encore trop souvent des teenagers dynamiques, au gel hystéro décoiffant, trop bien dans leur peau sans excès de sébum, alors qu’ils sont souvent lymphatiques, ont tendance à l’autisme social, ou à la rébellion en voix de tête.

Et des mamans qui se la jouent trop carte jeune avec leur fiston, trop cool avec ses potes, et qui essayent trop d’imiter des robots pour faire les lessives , alors qu’en fait, c’est trop la gêne…

La 4G dimension

La réalité dépasse toujours la science fiction.

Eduquer un enfant peut parfois s’apparenter à l’élevage d’un Alien, un adolescent est une créature à la fois familière et extraterrestre, avec qui communiquer (même par texto) peut parfois relever de l’épreuve ultime :

E.T. téléphone maman. 

Nombreux sont d’ailleurs les parents qui, désemparés, de guerre lasse, à plat, usés jusqu’au cordon, bref « au bout de leur life », finissent par déclarer forfait.

Pour les autres, l’échec n’étant pas une option, il faudra recharger les batteries pour mieux repartir au combat.

Et rien de tel, comme première étape, d’en rire un bon coup.

Merci qui ? Merci Free !

Bonus/ le détail qui tue : le T-shirt jaune tout droit sorti des Goonies (pour les vieux) ou de Stranger Things (pour ceux qui vivent au 21 ème siècle).